Avec les taux actuels, renégocier un prêt immobilier, contracté il y a plusieurs années à un taux élevé, peut s’avérer une source d’économies substantielles. 

Constitué de deux phases simultanées, le remboursement anticipé de son crédit et la souscription d’un nouveau prêt pour effectuer le remboursement du financement initial, la renégociation d’un crédit immobilier doit s’opérer en suivant quelques précautions.

Premier constat : Au regard des intérêts à régler, plus le prêt est récent, plus le rachat présentera un intérêt. En effet, si le prêt immobilier est sur le point d’être remboursé, il est inutile de tenter une opération de renégociation. Suivant le principe du prêt amortissable, l’emprunteur est en train de rembourser le capital et non les intérêts, qui sont généralement remboursés dans les sept ou huit premières années du crédit. Aucun avantage alors à renégocier les intérêts puisqu’ils ont déjà été presque intégralement payés. Pour évaluer la rentabilité de l’opération de renégociation, le plus simple est d’analyser le tableau d’amortissement de son prêt en cours. Si la part des intérêts est de loin la plus importante (par rapport au capital), mieux vaut alors renégocier. De plus, le montant du capital restant dû doit être significatif. A savoir que la somme doit au moins atteindre les 50.000 euros, sinon l’opération ne vaudra pas d’être tentée.

De même, la différence entre le nouveau taux proposé et celui du crédit initial doit être au moins égale à 2 points lorsqu’il reste 10 ans à rembourser, 1,5 point pour 15 années restantes et 1% pour 20 ans et plus, afin que le gain réalisé contrebalance les frais dont l’emprunteur devra s’acquitter. En rachetant son prêt, l’emprunteur s’expose en effet à trois grands types de frais : les garanties, les pénalités de remboursement anticipé et les frais de dossier. En moyenne, ces différents frais représentent 5% du capital restant dû. La rentabilité de l’opération étant le but final, il est évident que la somme de tous ces frais ne doit pas être supérieure aux économies réalisées avec le nouveau taux.

Enfin, il est nécessaire d’évaluer avec précision le taux d’endettement de l’emprunteur avant de contracter un nouveau crédit. Sans cette précaution, une renégociation mal engagée peut, en effet, conduire au surendettement, en diminuant le coût du crédit mais en augmentant les mensualités associées.